Le challenge écologique dans le domaine de la réfrigération et de la climatisation

La climatisation des bâtiments en France est un fait établi tant dans le secteur privé que professionnel. Les bâtiments sont chauffés quand il fait froid et climatisés quand il fait trop chaud. Les bureaux, les hôtels et les magasins sont refroidis en été pour conserver une température agréable. Certains bâtiments sont même climatisés toute l'année, comme des centres de tri dans lesquels sont manipulés des marchandises périssables.

L’industrie de manière générale a d’énormes besoins en froid. Des entrepôts entiers sont réfrigérés, ou certaines chaînes de production nécessitent des températures très précises.

Dans un tel contexte, le réchauffement climatique ne fait qu’empirer la situation puisque l’écart entre la température naturelle et la température souhaitée s’agrandit. Toutefois, ces secteurs sont très énergivores. Les appareils de climatisation, refroidissement ou réfrigération consomment énormément d’énergie et rejettent beaucoup de CO2.

D’un point de vue mondial, c’est tout de même 4 % de la consommation mondiale d’électricité qui est allouée à la réfrigération. On dénombre 3,6 milliards d’appareils de refroidissement à l’heure actuelle. Avec le réchauffement climatique, ce nombre pourrait passer à 9,5 milliards d’ici 2050.

Amélioration de l’efficacité énergétique des systèmes

Le secteur de la réfrigération s’efforce durablement d’améliorer l’efficacité énergétique et des ressources de ses produits. Il y a un fort potentiel dans un contexte où la production de froid présente de nombreux axes d’optimisation.

Selon de nombreux critères tels que le secteur d’utilisation, le type d’appareil et la taille des installations actuelles, il est possible de réaliser des économies allant jusqu’à 30 %.

Généralement, les postes suivants ont une influence déterminante sur les besoins énergétiques de la réfrigération :

  • le niveau de température de l’absorption et de l’émission de chaleur
  • la technique de régulation
  • le fluide frigorigène utilisé
  • le type d’installation et de compresseur
  • l’isolation thermique des parties de l’installation et des conduites de distribution

Les entreprises devraient remettre en question leurs systèmes de réfrigération en analysant ces différents points afin d’améliorer leur efficacité. Un système de surveillance de l’énergie qui contrôle en permanence la production de froid et assure la transparence est également vivement conseillé.

De cette manière, les défauts et les zones de gaspillages d’énergie peuvent être identifiés plus facilement pour les éliminer et optimiser de manière ciblée et efficace.

Il est également conseillé de faire appel à un conseiller en énergie qui pourra déceler des optimisations potentielles en fonction des besoins et de la conception du bâtiment.

Les coûts liés aux conseillers et aux optimisations énergétiques peuvent être pris en charge par des aides telles que les CEE (Certificats d’économie d’énergie) ou le PEE (Prêt Eco-Energie). Ces aides permettent de soutenir les entreprises dans le cadre d’optimisation énergétique de leurs processus.

 

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Le potentiel de l’économie circulaire dans le secteur de la réfrigération

La baisse de l’impact environnemental passe aussi par la mise en place d’une économie circulaire, c’est-à-dire par la réutilisation et le recyclage des énergies ou des matériaux existants. Dans le domaine de la réfrigération et de la climatisation, deux éléments peuvent majoritairement entrer dans le cadre d’une économie circulaire :
 

  1. Les installations elles-mêmes
  2. Les fluides frigorigènes

Selon l’AFF (Association Française du Froid), des matériaux à valeur élevée tels que le cuivre, ou l’acier, peuvent être recyclés lorsque les systèmes de réfrigération, de climatisation ou de pompes à chaleur arrivent en fin de vie. Aussi, le fluide frigorigène utilisé peut également être prélevé, traité et réutilisé. Si ce n’est pas possible en raison d’impuretés trop importantes ou d’une collecte non triée, une valorisation thermique est envisageable. On obtient alors de l’acide fluorhydrique qui peut servir de matière première pour la production d’autres produits chimiques.

Le passage aux réfrigérants naturels présente un potentiel écologique bien plus important. Ceux-ci ont un effet de serre relativement faible. C’est un point important dans le cas où le liquide frigorigène s’échapperait de l’installation de manière incontrôlée dans l’environnement.

Actuellement, une grande majorité des installations utilisent du gaz fluoré, appelé gaz F, avec un taux élevé de gaz à effet de serre en cas de fuite. En raison également du récent amendement du règlement sur les gaz fluorés, selon lequel les émissions directes dues aux fuites de réfrigérants doivent être minimisées, les exploitants ou les fabricants doivent se tourner vers des réfrigérants naturels tels que l’ammoniac, le propane ou le dioxyde de carbone. En outre, l’UE prévoit d’interdire les PFAS, un groupe de produits chimiques auquel appartiennent notamment les gaz fluorés, mais aussi les fluoropolymères.

Le problème, c’est que ce n’est pas facile de convertir des installations existantes aux réfrigérants naturels. Il faut installer de nouvelles installations de climatisation et de réfrigération qui peuvent avoir des coûts très élevés. De plus, les installations utilisant des réfrigérants naturels sont moins efficaces dans certains domaines et génèrent donc des émissions indirectes de CO2 puisqu’il faut plus d’énergie pour produire un même résultat.

Il est recommandé à toutes les entreprises qui le peuvent, de remplacer leurs installations par des nouvelles qui utilisent des fluides frigorigènes naturels quand c’est possible et envisageable de le faire.

Quelles sont les solutions de climatisation verte les plus fréquentes ?

En plus des différentes solutions énoncées pour les systèmes de climatisation et de réfrigération industrielle, il existe plusieurs solutions pour refroidir ou climatiser un lieu.

En France, de nombreux systèmes sont utilisés. Parmi eux, le géocooling. C’est une technique inspirée de la géothermie. Il s’agit de se servir de la température naturelle des sous-sols pour chauffer/refroidir un bâtiment.

L'inertie thermique exploite les matériaux et leur capacité à conserver une température stable pour éviter les variations en augmentant la masse des éléments intérieurs à un bâtiment.

Climatiser un lieu de manière verte passe d’abord par la construction en conséquence. Les matériaux et les techniques utilisées permettent une utilisation moindre d’installations supplémentaires.

Dans le cas des installations industrielles, il est tout de même toujours nécessaire d’utiliser des systèmes puissants, surtout pour les chaînes de réfrigération. Les nouvelles technologies et les systèmes de climatisation écologique vont permettre de diminuer l’impact des appareils de refroidissement et de climatisation dans le temps et malgré le réchauffement climatique.