Récession probable en France

Même si l'économie s'est légèrement stabilisée au dernier trimestre 2023, la probabilité d'une récession en France, c'est-à-dire d'un recul de la performance économique pendant deux trimestres consécutifs, est élevée. Si cela ne se produit pas, le pays passera tout juste à côté d'un tel recul conjoncturel. Les raisons principales sont aussi bien les coûts élevés de l'énergie et de la logistique que l'inflation toujours prononcée et la charge accrue des intérêts. Après un recul de 0,1 % cet été, le PIB ne devrait pas bouger au quatrième trimestre 2023, selon les dernières prévisions de l’Insee. L’institut prévoit une hausse modeste du PIB de 0,2 % au premier trimestre 2024 et au second. En cette fin d’année, tous les moteurs de l’économie font du surplace : la consommation des ménages stagne et la production industrielle est quasi stable tandis que l’investissement des entreprises fléchit de 0,4 %. Malgré la hausse des revenus, la consommation privée a elle aussi reculé : au troisième trimestre, les consommateurs ont investi 0,1 % de moins qu'au trimestre précédent et le taux d'épargne est descendu à 17,4 % contre 17,9 % au deuxième trimestre 2023. 

De nombreux entrepreneurs doutent que la situation économique change en 2024. Selon une enquête menée par l’Insee et l’ACDEFI, le nombre de faillites continue d’exploser en France atteignant le nombre impressionnant de 54 075 sur 12 mois. De plus, toutes les catégories d’entreprises sont concernées, notamment les moyennes entreprises ainsi que les ETI et les grandes entreprises dont les faillites ont augmenté sur un an de respectivement 72,7 % et 82,8 %. En outre, en 2024 le gouvernement prévoit de réduire les aides aux entreprises et les subventions médicales avec une nouvelle loi de finances en cours d’examen au Parlement, visant à économiser 12 milliards d’euros à partir de 2025.
 


Les entreprises veulent réduire leurs coûts

En 2023, plus de 50 000 entreprises ont déposé le bilan, soit une augmentation de près de 41,5 % par rapport à l'année précédente. Il est désormais primordial de développer des stratégies efficaces pour faire face à la situation de crise actuelle. Pour les PME, le grand danger est lié à une baisse de la demande en période de récession et par conséquent à une baisse du chiffre d’affaires. De plus, il y a moins d'argent disponible sur les marchés financiers. Réduire les coûts n'est jamais une mauvaise chose, surtout en période de difficultés économiques. Après une année 2023 plus que compliquée, les directeurs financiers anticipent un début d’année épineux. Le contexte les oblige à être plus réactifs et à réfléchir au cycle de vie de la relation client. Stratégie de l’entreprise et stratégie financière ne peuvent plus être dissociées.
Malgré la tension du marché, la nécessité de recruter et de conserver des talents qualifiés devrait pousser à des augmentations. Mais si 27 % des employeurs envisagent une augmentation des salaires, d’autres ont un choix délicat à faire : 19 % doivent décider entre la stabilité de l’entreprise et le soutien face au coût croissant de la vie et 18 % songent à réduire les coûts généraux pour augmenter les salaires.
 

Les entreprises agiles traversent mieux la crise

Les mesures ne doivent toutefois pas se concentrer uniquement sur la réduction des coûts. Dans le passé, les PME qui ont le mieux traversé les crises étaient celles qui étaient suffisamment agiles et flexibles pour s'adapter rapidement. Réorganiser les ressources, adapter les plans et trouver de nouvelles voies: non seulement pour atténuer les effets de la récession, mais aussi pour ouvrir de nouveaux secteurs d'activité qui apparaissent en période de changement.