L’inflation pèse sur le pouvoir d’achat des ménages

Les raisons de l’inflation alimentaire sont multiples. D’une part, nous pouvons citer les effets de la guerre en Ukraine, qui a provoqué des hausses inévitables sur certaines matières premières (huile de tournesol, céréales, etc.) et d’autre part, la hausse des prix de l’énergie a impacté l’agriculture, car une grande partie de la production est cultivée sous serre.
Selon les données publiées par l’INSEE, l’indice des prix à la consommation (principale mesure de l’inflation) avait progressé de 5,2 % en mai 2022, restant parmi les plus faibles de la zone euro. Ce retour de l’inflation après des décennies d’accalmie pèse sur le pouvoir d’achat des ménages, autrement dit sur leur capacité à acheter des biens et des services avec leurs revenus.
En effet, à partir du moment où les prix augmentent plus rapidement que les revenus, le pouvoir d’achat recule. D’après les calculs de l’OFCE, le pouvoir d’achat aura baissé de 1,2 % entre 2022 et 2024. L’observatoire estime que la hausse des salaires et les mesures d’aides ne sont pas suffisantes pour compenser l’inflation qui devrait malgré tout finir par ralentir pour atteindre 3 % à la fin de 2024.
 

L’inflation a un impact différencié sur les ménages

Les travaux de l’économiste Xavier Jaravel ont récemment souligné que l’inflation n’impacte pas l’ensemble des ménages de manière homogène. De fait, l’inflation est appréhendée à partir de l’évolution du prix d’un panier « moyen » de consommation. Le taux d’inflation actuel constitue donc une moyenne et ne reflète pas les fortes disparités pouvant exister entre les différents ménages.

Parmi les ménages les plus touchés par l’inflation actuelle, on retrouve les ménages modestes et ceux vivant dans les milieux ruraux. D’une manière générale, l’impact différencié de l’inflation sur les ménages s’explique principalement par le coût de l’énergie. Tandis que les prix de l’énergie progressent à très grande vitesse, les ménages les plus touchés par l’inflation sont ceux qui ne peuvent pas réduire leur consommation. Pour atténuer le choc inflationniste, le gouvernement a mis en place le bouclier tarifaire (électricité et gaz), ce qui devrait permettre aux ménages les plus modestes de surmonter cette période de crise.
 

Perspectives d’avenir à moyen terme

Si nous pouvions nous attendre à la baisse des prix alimentaires, après des mois d’augmentations, les prochains mois seraient davantage marqués par la stabilité des tarifs. Au cours du mois de janvier dernier, les négociations commerciales entre les distributeurs et les industriels ont abouti à un certain équilibre entre les parties. Certaines enseignes de la grande distribution ont trouvé un accord avec près de deux tiers des PME industrielles de l’agroalimentaire. Dans la pratique, cela signifie que nous devrions voir les prix de certains produits baisser, comme celui de la volaille, des céréales et dérivés (car les prix au niveau mondial ont baissé) d’environ 1 % mais que dans le même temps d’autres produits vont voir leur prix augmenter, notamment l’huile d’olive, le chocolat, le sucre, le riz, etc. Dans ces cas précis, les experts parlent « d’inflation verte », lorsque ce sont des événements climatiques qui jouent sur le niveau des récoltes.

En résumé, si les prix de l’énergie restent stables, nous assisterons cette année à une modération des prix alimentaires.