Où en sommes-nous en 2024 vis-à-vis des énergies renouvelables dans l'électricité, le chauffage et les transports ?

En France, l'énergie que nous consommons provient encore majoritairement des sources fossiles, tandis que les énergies renouvelables occupent une place relativement modeste.

Toutefois, les réserves de pétrole et de gaz conventionnels sont limitées et s'épuisent, l'exploitation du charbon, économiquement non rentable, a été abandonnée. Il n'y a plus de mines d'uranium en activité, et l'extraction des gaz de schiste n'a pas été mise en œuvre en raison des débats sur son impact environnemental.

Ainsi, la part des énergies renouvelables devrait doubler d'ici 2030 grâce à l'essor de l'énergie solaire photovoltaïque, de l'éolien et de la chaleur renouvelable. À ce titre, la loi relative à l'énergie et au climat de 2019 fixe pour la France un objectif de 33 % d'énergie produite à partir de sources renouvelables dans la consommation finale brute d'énergie en 2030.
 

Quelles sont les énergies renouvelables en France ?
 

  • La France possède le premier potentiel éolien, le cinquième potentiel solaire et la quatrième surface forestière en Europe. Le biogaz, produit par la méthanisation des déchets, joue un rôle croissant dans le mix énergétique français. Le bois comme source d’énergie est la première source renouvelable, celui-ci chauffe plus de 6 millions de foyers et alimente des chaufferies urbaines. La biomasse génère aussi du biogaz et des biocarburants.
  • L'hydraulique est la deuxième source d'électricité après le nucléaire. Les grands barrages sont largement équipés, mais le petit hydraulique peut encore se développer avec une gestion environnementale adéquate. L'énergie marémotrice est exploitée à l'usine de la Rance.
  • Les pompes à chaleur, valorisant la chaleur de l'air ou du sol, représentent 9 % des énergies renouvelables avec un fort potentiel de substitution aux chaudières traditionnelles. La géothermie profonde est utilisée pour le chauffage urbain dans des zones spécifiques, notamment en Île-de-France.
  • L'éolien, énergie mature et compétitive, a un grand potentiel de développement, incluant l'éolien en mer. Chaque éolienne peut fournir l'électricité de 1 500 foyers.
  • Le solaire photovoltaïque, bien que représentant une part plus faible, connaît une croissance rapide avec une puissance installée doublée en cinq ans et un potentiel de développement important sur les toits et terrains en friche.
     

Des impulsions économiques grâce aux énergies renouvelables

Le développement des énergies renouvelables, tel que prévu par la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), va stimuler fortement l'économie. Les prévisions de valeur ajoutée générée par les énergies renouvelables étaient estimées à 59 % entre 2019 et 2028, atteignant 24 milliards d’euros par an. Cela représentait plus de 10 % de la valeur ajoutée totale du secteur industriel en 2018, plaçant ainsi les énergies renouvelables parmi les filières industrielles les plus lucratives en France.

Les acteurs directement impliqués dans la filière, tels que les développeurs, les fabricants d’équipements, les constructeurs, les exploitants, les opérateurs de maintenance, les agriculteurs et les exploitants forestiers, génèrent plus de la moitié de cette valeur économique (valeur ajoutée directe). Le reste est créé par les sous-traitants et les fournisseurs de biens et services (valeur ajoutée indirecte).

L'emploi est le principal bénéficiaire de cette activité économique, les salaires représentant environ 50 % de la valeur ajoutée créée. En 2019, les salaires bruts directs et indirects des filières renouvelables représentaient environ 9 milliards d’euros.

Les filières des énergies renouvelables génèrent des emplois dans toute la France, avec des particularités régionales. Elles ont créé 80 000 emplois directs dans la fabrication d'équipements, leur maintenance, et l'approvisionnement en bois énergie d’après les chiffres de 2020.

Les collectivités et les citoyens engagés dans le développement des énergies renouvelables reprennent en main les questions énergétiques et mettent en œuvre des solutions concrètes, bénéfiques pour l'emploi, le lien social et la protection de l'environnement.
 

Perspectives d'avenir : un grand potentiel de développement

D’après une étude réalisée par EY France et le syndicat des énergies renouvelables en  juin 2020, le développement des énergies renouvelables profite grandement aux territoires. En 2019, les retombées fiscales directes pour les collectivités locales étaient estimées à 1 milliard d’euros, avec une projection à 1,6 milliard d’euros pour 2028, représentant près d'un tiers des retombées fiscales générées par les énergies renouvelables.

Les régions continueront de bénéficier de la diversité des emplois créés dans les secteurs de l’ingénierie, de la construction et de l’exploitation des infrastructures, activités principalement non délocalisables. Le secteur agricole sera également soutenu par les bioénergies, générant plus de 13 milliards d’euros de valeur ajoutée pour la méthanisation et les biocarburants dans la prochaine décennie.

Les énergies renouvelables, transformant les caractéristiques locales en atouts économiques, permettent un développement régional varié. En 2019, le ratio d'emplois liés aux énergies renouvelables était de 2,6 ETP pour mille habitants, variant de 2,1 à 3,5 selon les régions.

Le Centre-Val de Loire, en raison de sa filière biocarburants et de sa faible population, avait le plus grand nombre d'emplois par habitant dans ce secteur. Les régions Grand-Est, Nouvelle-Aquitaine, et Pays de la Loire avaient également un nombre élevé d'emplois, grâce à leurs filières bois.

D'ici 2028, l'équilibre entre les régions s'améliorera avec une augmentation significative des emplois en Normandie, Bretagne, et Pays de la Loire, due notamment au développement de l'éolien en mer. Les énergies renouvelables représenteront 264 000 emplois (Équivalent temps plein – ETP) directs et indirects en 2028.